1. AVANT-PROPOS
Le Tchad change. Loin des clichés, le pays se transforme lentement mais sûrement, s’ouvre à de nouveaux partenariats, et attire l’attention de ceux qui savent voir au-delà de l’évidence. Ce livre blanc est une invitation à regarder autrement, à découvrir un Tchad de possibles.
Chez Hégémon Conseil, nous croyons que les opportunités les plus prometteuses naissent souvent là où d’autres ne voient que défis. Nous avons conçu ce document comme un outil stratégique à destination des investisseurs, institutions financières, décideurs publics et partenaires de développement.
Objectifs :
Méthodologie : Ce livre blanc repose sur une combinaison de données institutionnelles (Banque Mondiale, FMI, ANIE Tchad, BEAC), de retours d’expérience terrain, et d’analyses internes développées par notre équipe.
Situé au cœur de l'Afrique, le Tchad partage ses frontières avec six pays : la Libye, le Soudan, la République centrafricaine, le Cameroun, le Nigeria et le Niger. Cette position stratégique en fait un point de passage incontournable pour les échanges régionaux. En 2025, le pays renforce son rôle de hub logistique grâce à des projets d'infrastructures majeurs, tels que le corridor intégré Tchad-Libye-Égypte et le nouveau pont transfrontalier de 600 mètres reliant Bongor (Tchad) à Yagoua (Cameroun), inauguré en avril 2025.
Avec une population estimée à plus de 21 millions d'habitants en 2025, le Tchad se distingue par sa jeunesse : l'âge médian est de 14,8 ans, et l'âge moyen de 19,7 ans. Ce capital humain représente une main-d'œuvre potentielle dynamique et adaptable, en quête de perspectives économiques et sociales.
Depuis 2021, le Tchad est engagé dans un processus de transition politique. En mai 2024, Mahamat Idriss Déby a été élu président avec 61 % des voix, succédant à son père, Idriss Déby Itno. Cette élection marque une étape clé vers un retour à l'ordre constitutionnel. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de gouvernance et de réconciliation nationale.
Le Tchad présente des besoins importants en matière d'infrastructures : routes, électricité, eau potable, santé, éducation et numérique. En 2025, moins de 10 % des routes sont bitumées, et l'accès à l'électricité reste limité Tchad & Culture. Des initiatives telles que le Forum International sur le Développement des Infrastructures du Tchad (FIDIT) visent à mobiliser des investissements pour désenclaver le pays et stimuler la croissance économique.
L'économie tchadienne poursuit sa reprise après les chocs liés à la pandémie et aux tensions régionales. La croissance du PIB réel est estimée à 5,3 % en 2025, portée par le dynamisme du secteur pétrolier et des investissements publics dans les infrastructures. Cette progression reflète une amélioration par rapport à la croissance de 3,7 % enregistrée en 2024, principalement tirée par le secteur non pétrolier (+4,6 %).
L'inflation, qui avait atteint 8,4 % en août 2024, est projetée à 3,2 % en 2025, grâce à des politiques monétaires plus strictes et à une amélioration de la production agricole . La Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) maintient un taux d'intérêt directeur de 5,00 % pour soutenir la stabilité des prix .
La dette publique du Tchad est estimée à 35,0 % du PIB en 2025, en légère baisse par rapport à 36,0 % en 2023. Cette réduction est attribuée à des efforts d'assainissement budgétaire et à une mobilisation accrue des recettes non pétrolières. Le gouvernement prévoit de lever 400 milliards FCFA (environ 628 millions USD) sur le marché des titres publics de la BEAC en 2025 pour financer ses projets de développement.
Le Tchad s'efforce de moderniser ses infrastructures pour stimuler la croissance économique. Le taux d'accès à l'électricité, qui était de 6,4 % en 2023, est visé à 30 % d'ici 2025, grâce à des investissements dans les énergies renouvelables et des partenariats avec des institutions financières internationales. Des projets de réhabilitation et d'extension du réseau routier sont également en cours, soutenus par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Le secteur bancaire tchadien reste sous-développé, avec un taux de bancarisation strict de 5 % en 2021, l'un des plus bas de la région CEMAC. Cependant, l'utilisation croissante des services de mobile money offre de nouvelles perspectives pour l'inclusion financière. Des initiatives sont en cours pour renforcer le cadre réglementaire et encourager l'innovation dans les services financiers numériques.
Le Tchad, en 2025, présente un éventail de secteurs stratégiques offrant des opportunités d'investissement significatives. Les pourcentages indiqués reflètent une estimation de la contribution potentielle de chaque secteur à la croissance économique du pays.
Le secteur agricole demeure le pilier de l'économie tchadienne, employant une majorité de la population active. Le pays dispose de vastes terres arables et d'un potentiel considérable pour l'irrigation. Des initiatives telles que la modernisation des techniques agricoles et le développement de la chaîne de valeur agroalimentaire sont en cours pour améliorer la productivité et la sécurité alimentaire.
Avec un taux d'accès à l'électricité parmi les plus bas d'Afrique, le Tchad investit massivement dans le développement de son secteur énergétique, notamment les énergies renouvelables. Des projets solaires et hydroélectriques sont en cours pour augmenter la capacité de production et étendre le réseau électrique national.
Le développement des infrastructures est essentiel pour désenclaver les régions et faciliter les échanges commerciaux. Des projets de construction et de réhabilitation de routes, de ponts et de corridors de transport sont en cours, soutenus par des partenaires internationaux.
Le secteur des TIC connaît une croissance rapide, avec une augmentation de la pénétration d'Internet et de la téléphonie mobile. Le gouvernement encourage l'innovation numérique et l'entrepreneuriat technologique pour stimuler l'économie numérique.
Le Tchad possède des réserves significatives de pétrole et de minéraux. Le secteur extractif continue d'attirer des investissements étrangers, avec des projets d'exploration et de production en cours.
Le développement du capital humain est une priorité pour le Tchad. Des initiatives sont mises en place pour améliorer l'accès à l'éducation et renforcer les compétences professionnelles, en particulier pour les jeunes et les femmes.
Le secteur de la santé bénéficie d'investissements pour améliorer les infrastructures sanitaires et l'accès aux soins. Des programmes sont en cours pour renforcer les capacités du système de santé et répondre aux besoins de la population.
Le Tchad offre un riche patrimoine culturel et des paysages naturels uniques. Le développement du tourisme durable est envisagé comme un levier de diversification économique et de création d'emplois.
Le secteur financier est en expansion, avec une augmentation de l'inclusion financière grâce aux services bancaires mobiles et aux initiatives de microfinance. Le gouvernement travaille à renforcer la réglementation et la supervision du secteur.
Le développement de l'industrie manufacturière, notamment dans les secteurs du textile, de l'agroalimentaire et de la transformation des matières premières, est encouragé pour créer de la valeur ajoutée et des emplois.
La Charte des Investissements du Tchad, adoptée par la loi n°006/PR/2008, constitue le cadre général de promotion des investissements tant nationaux qu’étrangers. Elle s'applique aux investissements productifs dans divers secteurs, notamment l'industrie, l'agriculture, l'énergie, le tourisme et les technologies de l'information et de la communication. La Charte vise à favoriser la création et le développement des activités orientées vers la valorisation des matières premières locales, la promotion des exportations, la création d’emplois durables et le transfert de technologies appropriées. Elle prévoit également des avantages spécifiques pour les entreprises investissant dans les zones enclavées ou à faible concentration industrielle, tels que des exonérations fiscales et douanières pouvant aller jusqu'à dix ans.
Le Code Général des Impôts (CGI) 2025, mis à jour par la loi n°033/CNT/2024 du 6 décembre 2024, introduit plusieurs mesures visant à améliorer le climat des affaires et à encourager les investissements :
Le Tchad poursuit la modernisation de son administration fiscale avec la digitalisation des procédures :
Le Tchad s'engage à garantir la sécurité juridique des investisseurs :
1. Risques politiques et institutionnels Bien que le processus de transition ait amorcé une stabilisation progressive, le climat politique reste fragile. Les incertitudes liées au calendrier électoral, à la réforme de la Constitution et à la participation inclusive peuvent affecter la confiance des investisseurs.
2. Risques sécuritaires Le Tchad fait face à des défis sécuritaires récurrents, notamment aux frontières avec la Libye, le Soudan et le Nigeria. Bien que les zones économiques soient globalement sécurisées, certains projets peuvent être exposés à des risques localisés, notamment dans les régions rurales.
3. Risques réglementaires L’évolution constante du cadre juridique et fiscal peut créer de l’instabilité pour les entreprises. L'absence d'application uniforme des lois, la lenteur judiciaire ou encore l’arbitraire administratif peuvent représenter des obstacles.
4. Risques logistiques et d’infrastructure Le manque d’infrastructures modernes (routes, électricité, eau, télécommunications) est un frein important à la compétitivité. Les coûts logistiques élevés peuvent impacter la rentabilité des investissements, notamment dans les secteurs productifs.
5. Risques de change et financiers Même si le franc CFA est stable, le risque de liquidité, les délais de transfert de fonds, et les difficultés d’accès au crédit local sont des éléments à considérer.
6. Risques climatiques et environnementaux Le Tchad est l’un des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Inondations, sécheresses, et dégradation des sols affectent l’agriculture et les infrastructures, nécessitant une approche résiliente dans tout projet.
Guess Consulting, société de bourse agréée, accompagne depuis plusieurs années les investisseurs désireux de conjuguer performance financière et impact économique au Tchad. En 2025, elle met en avant les opportunités offertes par le dynamisme croissant de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC), avec une progression du volume des transactions atteignant 17,49 milliards FCFA en 2024, soit une hausse de 41 % sur un an. Guess Consulting propose une analyse macro-financière rigoureuse et contextualisée, des services de placement sur mesure adaptés au profil de chaque investisseur, et un accès privilégié aux opérations financières régionales.
La Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) a publié en décembre 2024 la liste des entreprises de grand standing et d’importance nationale pour l’exercice 2025. Quatre entreprises tchadiennes figurent parmi les sociétés sélectionnées pour leur poids économique et leur rôle stratégique dans le développement du pays : Airtel Tchad, Moov Africa Tchad, Boissons Rafraîchissantes du Tchad (BDT) et Star Oil Tchad SA. Ces entreprises bénéficient désormais d’une réduction d’un quart des quotités de risques pour une durée d’un an à compter du 1er janvier 2025, facilitant ainsi leur accès au crédit et stimulant les investissements dans des secteurs clés de l’économie tchadienne.
Organisé du 18 au 20 février 2025 à N'Djaména, le FIDIT a rassemblé des représentants de la République du Tchad, de pays partenaires, d'organisations régionales et internationales, ainsi que du secteur privé et de la société civile. La déclaration dite de N'Djaména 1, issue de ce forum, s'articule en cinq grands axes, dont la transformation du Tchad en un hub logistique et de transit continental, la révision et modernisation du cadre juridique et réglementaire régissant les infrastructures, et le développement des compétences et le renforcement des capacités. Ce forum a permis de mobiliser les acteurs du secteur des infrastructures autour de projets structurants pour le développement du Tchad.
La Banque mondiale a lancé en mars 2025 le projet RELANCE, une initiative visant à renforcer l'éducation et les opportunités d'emploi pour les jeunes au Tchad et en Mauritanie. Ce projet adopte une approche régionale et innovante pour bâtir une société plus résiliente et inclusive, en prenant acte des difficultés communes aux deux pays. Il appuiera la création d’un institut régional d’éducation dédié à la recherche, qui formera également des professionnels de l’éducation et fournira des conseils sur l'action à mener. Le projet met également en place des parcours éducatifs flexibles et résilients grâce à l’introduction d’un modèle d'« école ouverte » conçu pour 850 000 jeunes nomades et réfugiés non scolarisés.
L'Agence Nationale des Investissements et des Exportations (ANIE) joue un rôle crucial dans l'accompagnement des investisseurs au Tchad. En 2025, l'ANIE a renforcé ses initiatives pour améliorer le climat des affaires, notamment en organisant les Invest Days 2025, visant à promouvoir les opportunités d'investissement et à faciliter les partenariats entre le Tchad et les pays membres de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI).
Hégémon Conseil continue de se positionner comme un partenaire stratégique pour les investisseurs souhaitant s'implanter au Tchad. Grâce à une connaissance approfondie du contexte local et à un réseau étendu, le cabinet offre des services d'accompagnement sur mesure, allant de l'analyse du marché à la mise en relation avec les acteurs clés, en passant par le conseil juridique et fiscal.
Le gouvernement tchadien, en collaboration avec des partenaires internationaux, met en œuvre des programmes visant à renforcer le développement régional. Par exemple, dans la province du Guéra, un atelier a été organisé en mars 2025 pour élaborer le Programme Annuel d'Investissement (PAI) 2025, avec l'objectif de renforcer les capacités des comités provinciaux et départementaux d'action dans la mise en œuvre des plans de développement.
Le Tchad poursuit ses efforts pour intégrer le numérique dans son développement économique. Des initiatives telles que le plan stratégique Tchad Digital 2025 visent à élaborer des mesures d'accompagnement en matière de gouvernance, de formation et de gestion du changement pour favoriser la transformation numérique du pays .
Le gouvernement tchadien, avec le soutien de partenaires tels que la Banque mondiale, a lancé en mars 2025 le Projet d’Accroissement de l’Accès à l’Énergie au Tchad (PAAET). Ce projet stratégique vise à améliorer l’accès à l’électricité dans 12 villes du pays, à travers le déploiement de mini-réseaux, de systèmes solaires autonomes et l’extension du réseau électrique.
Le Tchad, en 2025, présente un paysage économique en transformation, offrant des opportunités d'investissement notables malgré des défis persistants.
Les prévisions indiquent une croissance du PIB de 5,3 % en 2025, stimulée par le secteur pétrolier, les investissements publics et les exportations. Cette dynamique est renforcée par des réformes structurelles et une diversification progressive de l'économie.
L'inflation est projetée à 3,2 % en 2025, reflétant une amélioration de la production agricole et une stabilisation des prix des denrées alimentaires. Le solde budgétaire devrait rester excédentaire, à 2,2 % du PIB, soutenu par une augmentation des recettes fiscales.
Malgré ces avancées, le Tchad fait face à des défis importants : insécurité dans certaines régions, infrastructures insuffisantes, vulnérabilité aux chocs climatiques et cadre réglementaire parfois instable. Ces facteurs nécessitent une vigilance constante de la part des investisseurs.
En conclusion, le Tchad offre des perspectives d'investissement prometteuses pour les acteurs prêts à adopter une approche informée, prudente et engagée. Avec un accompagnement stratégique approprié, les investisseurs peuvent contribuer au développement économique du pays tout en réalisant des retours sur investissement significatifs